dimanche 20 novembre 2016

From SILVES (Portugal) to ALÈS (France)


Même les plus beaux voyages ont une fin. Aujourd'hui, retour au bercail. Nous quittons Lagos pour SILVES puis ALÈS. Sur la route, à ODIAXERE, un dernier marché à l'heure de la pesée de "feijãos", de jolies graines de haricots rouges...

Dernière leçon de portugais par l'image: à ODIAXERE, le kilo de patate douce coûte 80 centimes d'euro, et même 75 centimes au-delà du dixième kilo. Dans les rôtisseries des grandes surfaces, on vous propose de délicieux poulets rôtis (frango assado), d'irrésistibles ribs (costelas de porco) et de succulentes patates douces, rôties également, à des prix dérisoires. Un savoureux voyage et dès demain, arrivés au bercail, nous nous remettrons au régime...








28 kilomètres à l'est de Odiaxere, SILVES nous offre ses remparts rouges presque-comme-là-bas-dis. Dernière forteresse, dernières statues, dernier drapeau, ùltima bandeira nacional...













Dernier caquètement à la cime d'une cheminée d'usine fort heureusement désaffectée...











Derniers piaillements dans l'azur de SILVES délicatement fouetté par la danse joyeuse des martinets...














Dernier ballet sur le Rio ARADE qui traverse SILVES...

Dernier vinho verde pour le captain, dernier vinho tinto pour sa sirène...

Adeus Portugal, retour au bercail, cap à l'est-nord-est, 1800 km de bonnes routes et d'excellentes autovias (autoroutes gratuites) avalées en une trentaine d'heures avec une pause de 6 heures à MADRID et une autre de 2 heures à FIGUERES pour des emplettes avant de franchir les Pyrénées. Et nous voilà rendus, presque aussi frais que des gardons de l'Algarve, sur les rives du Gardon d'ALÈS, la ville aux mille et une richesses, capitale des Cévennes...



"Olà viajantes", "bonjour les voyageurs", les lions du Parc du BOSQUET d'ALÈS nous saluent dans un pâle rugissement d'automne...

"Bem-vindo ao pais", "bienvenu au pays"!!! Toujours à l'entrée du Parc du Bosquet, PASTEUR nous salue du geste auguste du... pasteur. C'est Jean-Baptiste Dumas qui fit appel à son ancien élève Louis PASTEUR pour étudier une maladie inconnue qui décimait les élevages de vers à soie. Arrivé le 7 juin 1865 dans la Capitale des Cévennes, (1 siècle et 1 mois pile-poil avant notre arrivée en juillet 1965 dans cette même capitale), PASTEUR mettra 4 ans pour identifier la maladie du ver à soie, sauvant ainsi cette industrie qui prospérait dans les Cévennes. Ce qui n'empêchera pas la sériciculture de péricliter définitivement un peu plus tard avec la concurrence asiatique et l'ouverture du Canal de Suez.









Place de l'Hôtel de Ville, un autre citoyen illustre : Louis LEPRINCE-RINGUET, physicien, ingénieur en télécommunications, historien des sciences et essayiste, né à ALÈS le 27 Mars 1901, mort à PARIS le 23 Décembre 2000...



Au pied des vieux escaliers de La Maréchale, un nouveau quartier prend forme. La Place des Martyrs de la Résistance prend un sacré coup de jeune. Plus lumineuse aujourd'hui, plus aérée, elle semble promise à une belle animation au coeur de la cité cévenole... 


""Appelée auparavant Place Saint-Sébastien, la Place des Martyrs de la Résistance est un des lieux structurants de la ville d'ALAIS, aujourd'hui Alès. Elle accueille les escaliers de La Maréchale, appelés ainsi après l'aplanissement de la colline de La Roque par le Maréchal de Montrevel, commandant, à partir de 1703, les troupes royales dans les Cévennes. Les marches, en fer à cheval, reconstruites en 1826, relient la place des Martyrs de la Résistance au parc du Bosquet et au Fort Vauban. Cette place concentre tous les ingrédients nécessaires au récit d'une histoire et assoit ce site dans la tradition alésienne: elle fait empreinte dans l'esprit de chaque habitant""



Au-delà du Commissariat de Police, le Crassier d'ALÈS, appelé plus noblement MONT RICATEAU, du nom d'un ancien directeur des Houillères locales, témoigne du passé minier de la ville.

Boulevard LOUIS BLANC, c'est ici que mon père venait se faire coiffer. Tout comme moi d'ailleurs, jusqu'à ce que le très sympathique "Léonce" prenne sa retraite voilà 2 bonnes décennies. Avec le grand lifting de la Place des Martyrs de la Résistance toute proche, l'ancien salon de coiffure Léonce devrait trouver repreneur. Un coiffeur se doit d'avoir une belle chevelure, et c'était le cas de notre ami Léonce, avec son petit air de Jean Gabin, ses superbes cheveux blancs bien peignés, son coup de ciseau précis et la fraîcheur de ses lotions Pétrole HAHN.






Bien avant que l'ami Léonce ne prenne sa retraite de coiffeur, c'est ici, rue Charles Guiraudet chez l'ami DAUMET que j'ai passé mes permis auto-moto voilà bientôt 4 décennies, en 1 mois et demi, la durée de mes congés entre 2 embarquements de lieutenant à bord des pétroliers géants de la Mobil Oil Française. De ce permis, davantage que les questions de code ou la conduite, je me souviens surtout avoir évoqué avec mes interlocuteurs, tant moniteurs qu'inspecteurs, les dimensions de l'ATHOS, 280.000 tonnes de port en lourd, 340 mètres de long, 21 mètres de tirant d'eau en charge...

A 20 mètres du C.F.R de l'ami DAUMET, la statue romantique d'Alphonse DAUDET qui fut pion à ALAIS de Mai à Octobre 1857. 


Sur cette carte postale ancienne, on peut reconnaître:
1- L'ancien Lycée Impérial d'ALAIS où Alphonse DAUDET fut pion de Mai à Octobre 1857. Démoli au tout début des années 60, il a laissé place aujourd'hui à des immeubles d'habitation, une galerie marchande, au Tribunal et au Théâtre de la ville, le Cratère.
2- La rue Edgard QUINET (1803 - 1875), historien, poète, philosophe et homme politique français, républicain anticlérical.
3- Le Centre de Formation Routière DAUMET est installé ici depuis maintenant 4 bonnes décennies.
4- Aujourd'hui, la statue d'Alphonse DAUDET a remplacé la croix.
5- La rue Charles GUIRAUDET, littérateur né à ALAIS en 1754, mort à Dijon en 1804, qui a laissé "Contes" en vers écrit en 1780 et un traité de 1796, "L'influence de la tyrannie sur la morale publique". Un titre qui ferait un difficile sujet de baccalauréat philo! Je me souviens du mien en 1971 au Lycée Jean-Baptiste DUMAS d'Alès: "A quoi bon philosopher". Un sujet bateau, c'est peut-être pour cela que j'ai choisi dans la foulée de m'orienter vers la Marine Marchande.




Son court séjour à ALAIS a inspiré à Alphonse DAUDET l'écriture du "PETIT CHOSE". Il s'en est passé des petites choses dans la capitale des Cévennes...



La Cathédrale Saint-Jean Baptiste










Talons-aiguilles place de l'Hôtel de Ville à ALÈS


Merci de nous avoir suivis dans ce grand tour du Portugal et dans ce petit tour d'ALÈS, capitale des Cévennes. Après s'être laissée conduire pendant presque 2 mois de l'Occitanie à la Lusitanie, c'est au tour de Karine de me conduire aujourd'hui. La voiture de Madame est avancée au carrefour de la rue Edgard Quinet avec l'avenue de Stalingrad et le boulevard Gambetta. Il ne nous reste plus qu'à aller embrasser nos parents, colline de Chantilly sur les hauteurs de la ville, pour que la boucle soit vraiment bouclée. En chemin, primaire à droite oblige, nous irons voter comme eux ce matin, plutôt fringants nonagénaires dans leur Peugeot 208 rutilante tout droit sortie du concessionnaire. Belle fin d'automne à vous tous et à bientôt les amis.

Dimanche 20 novembre 2016 à 18h40. Nous sommes allés embrasser les parents sur les hauteurs de la ville. Dans la foulée, passage au bureau de vote de la rue Jules Cazeaux, homme politique et magistrat né le 11 Février 1821 à Alès, mort à la Jasse de Bernard tout près d'Alès le 27 Novembre 1912. On peut avoir la tête un peu à droite, le coeur un peu à gauche, c'est bien d'aller voter, quand bien même la politique, ça devient parfois un peu compliqué. Pour faire un jeu de mollet, pas toujours facile de ne pas se "Trumper" hé hé!!! Mais aucune illusion à avoir, le Parti Miraculeux n'existe pas! Ne vous laissez jamais bercer par les sirènes de campagne! Il y a les belles promesses, puis vient la réalité du quotidien, avec ses ombres, ses lumières et ses contraintes. Mes parents m'ont toujours dit: pas de politique ni de religion en public! Alors, motus et bouche cousue! Cette fois, la boucle est vraiment bouclée... et la bouche vraiment cousue. Re-bises à vous tous et à très vite les amis.

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